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Tour de plaine dans le Loiret Quand le gel contraint à passer d'un blé dur d'hiver à sa version printemps

Dans le Loiret, le gel a détruit 80 % de la sole de blé dur. Chez Laure Phalempin, la totalité de la sole a été ressemée en blé dur qui devient culture de printemps pour la première fois depuis dix ans. La chef d'exploitation doit revoir quelques-unes de ses stratégies et s'inquiète déjà de la disponibilité en eau.

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La conduite de l’irrigation devrait être le principal souci cette année, avec le blé dur
qui vient s'ajouter aux cultures qui auront besoin d'apports d'eau. (© Terre-net Média)

Arnaud Gibert, agent relation culture pour Soufflet agriculture, nous accompagne sur l’exploitation de Laure Phalempin à Marsainvilliers dans le Loiret. Celle-ci cultive sur 275 ha de Sau des betteraves, des pommes de terre, du blé tendre, du blé dur et de l’orge. Ses premiers mots concernent l'hiver qui s'achève. « Nous avons connu un hiver très dur, avec trois pics de gel dont le dernier fut fatal aux cultures. » Les blés durs ont le plus souffert. Trois variétés différentes, plus ou moins sensibles au froid, se partageaient la sole. Pas une n’est sortie indemne. À tel point que la totalité des 44 ha a été passée au désherbant et ressemée « pour éviter les écarts de maturité à la récolte. Celle-ci doit pouvoir se faire en deux jours. Ce sont les conditions à remplir pour obtenir une qualité satisfaisante ». 

« Heureusement que nous avions souscrit une assurance gel », tempère la chef d’exploitation. La décision de ressemis a été prise précocement. Grâce à cela, il a eu lieu dans de bonnes conditions, même s’il a forcément entraîné un surcroît de travail imprévu. « Nous semons normalement le blé dur à l’automne. Le conduire comme culture d’hiver limite les besoins d’irrigation en saison. Nous réservons au maximum l’eau pour les pommes de terre et les betteraves. » Cette année, le blé dur devient culture de printemps ce qui la déstabilise légèrement. « Le blé dur semé au printemps, cela n’est pas arrivé depuis dix ans ! » Avec les soucis que cela peut entraîner en cas de sécheresse. « Surtout que le préfet a encore revu à la baisse le coefficient d’utilisation de notre quota d’eau. Malgré la pluie qui semble être tombée en quantités suffisantes cet hiver, il passe de 0,80 à 0,66. » Laure Phalempin s’attend à une baisse de rendement de 10 à 15 q/ha et sait déjà qu’une surveillance accrue de l’hygrométrie rythmera les prochains mois.

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